Vu d'une exposition de papier sculpté, un travail de Charlotte Agricole. Collaboration avec Mona Margaux.

Charlotte Agricole

Sculptrice sur papier

Les enveloppes Ori sont pensées comme des origamis, elles accueillent votre bijou pendant un instant. Comme une démonstration du travail à l’aiguille de Charlotte, cette co-création invite à découvrir la sculpture sur papier. Une œuvre miniature numérotée qui offre la liberté à son acquéreur.euse de réécrire son histoire, en l’exposant, ou en lui faisant le don d’un poème à transmettre.

Diplômée des Beaux-arts de Pau et d’Angers, Charlotte s’oriente très tôt vers une pratique de l’expérimentation et du travail de matériaux bruts.

Son travail repose sur un jeu de découvertes : des dialogues naissent alors entre la matière, l’outil et le corps. Le travail du papier à l’aiguille devient le fil rouge de sa pratique. La texture créée par le passage de l’outil transforme le papier en bas-relief. Le dessin, blanc sur blanc, se précise si l’on s’en approche, et nous apparaît différemment avec les variations de lumière. Le dessin, recto-verso, peut aussi se déployer dans l’espace pour devenir sculpture.

Les formats, souvent monumentaux, l’amènent à penser sa pratique comme un corps à corps avec la matière. Cet écho à la danse lui donne l’impulsion de s’initier à la danse contact. Une résidence avec le chorégraphe David Drouard l’invite à repenser ses dessins à travers les mouvements du corps. L’étude du poids, des déplacements, de l’équilibre, de l’improvisation devient une partie intégrante de son travail. En parallèle, elle noue des liens avec la photographe Marieke Zapasnik avec laquelle elle pense des expositions qui placent les femmes au cœur de programmations variées. Par ces installations, elle amorce un travail plus personnel qui devient introspectif.

Les dessins aux points l’amènent à découvrir le hand poke, une technique ancestrale de tatouage à l’aiguille. Comme la plume sur le papier, la fine aiguille retient l’encre; ainsi, elle incorpore de petites perles sous la peau. Le processus est long, bien plus lent, minutieux, en totale connexion avec le corps de la personne.

L’aiguille est l’outil qui la lie à ses mères et grands-mères, à travers le tricot, le crochet ou la couture, elle suit leur chemin à sa façon, toujours pointilleuse, mais désormais tatoueuse.

Crédits photos : Marieke Zapasnik